mardi 28 avril 2009

Nuisances au ciné : sauve qui peut v'la les vieux !!

Pouvoir apprécier un film de la première à la dernière minute sans être - à aucun moment - dérangé par ce qui nous entoure est bien souvent chose impossible. Les désagréments d’une vision en groupe d’un film n’oblitéreront jamais ma préférence du grand écran au petit, mais parfois il faut véritablement se faire violence pour ne pas avoir les nerfs qui lâchent. Les possibilités sont diverses et variées pour qu’un élément vienne gâcher une projection.

J’ai déjà mentionné le cas du problème technique, qui se joue en cabine, ou celui de la star qui laisse son gamin faire son petit roi. Aujourd’hui il est temps de remettre le quatrième âge à sa place. Circonstance en question, la projection de Katyn. Le film d’Andrzej Wajda retrace un terrible épisode de la seconde Guerre Mondiale, au cours duquel 12.000 officiers de l’armée polonaise furent froidement abattus en secret par l’armée soviétique, qui entreprit à la fin de la guerre de faire porter le chapeau aux Nazis.

Je me doutais bien qu’un tel film, nommé à l’Oscar du Meilleur film étranger en 2008, allait plutôt attirer un public mûr. Surtout un lundi en plein après-midi. En fait de public mûr, je me suis retrouvé avec, à 2 ou 3 personnes près, un public de 4ème âge. J’insiste sur le 4ème âge, et non 3ème. Il s’agissait bien ici de papis et mamies plus proches des 85 printemps que des 65.

Dans une grande salle, un tel public ne me gênerait pas puisque j’ai plutôt pour habitude de me caler au 4ème ou 5ème rang, mais dans la petite salle du Lincoln, il n’y a pas dix rangées. Donc la proximité avec ces chers aînés qui aiment le fond de la salle se fait très vite plus nette. Et plus gênante. J’aurais dû me douter que mes cospectateurs seraient peu discrets, lorsqu’une mamie a demandé à la caisse s’ils avaient un dispositif pour malentendants (!!??).

Publicités et bandes-annonces commencent. Pendant celles-ci, ça commence à gronder. Bon sur ce point-là, je ne peux pas leur en vouloir, moi non plus je ne viens pas voir un film pour les pubs (les bandes-annonces, en revanche, c’est sacré !). La lumière s’éteint, le film commence. Générique de début. Et là, entrent en salle deux joyeux octogénaires qui n’y voient rien, et commencent à chercher une place tout en gardant un œil sur ces marches trompeuses. Évidemment, pas question pour eux de se placer parmi les quatre premiers rangs vides (où je trône tranquillement), ils cherchent donc parmi les cinq rangs du fond déjà pleins à 95%.

Le film a beau commencer, les compères parlent forts « C’est libre là ? Y a deux places ici ? », écrasant quelques pieds au passage, soulevant de nombreuses indignations, de ceux qui sont dérangés par le boucan, et ceux qui se font piétiner dans la quête de deux places libre. Finalement l’un se place deux rangs derrière moi, et l’autre devant son compère, sur le strapontin à côté d’une dame qui rouspète et lui dit « Mais mettez-vous devant il y a de la place ! », à quoi il répond bien sûr « Ah bah non c’est trop près ! ». Entre temps bien sûr on a largement dépassé le stade du générique.

Je vous passe les petits commentaires occasionnels, ponctuels, distillés au long du film (par presque tout le fond de la salle), qui n’est que du menu fretin comparer aux 15/20 dernières minutes du film. Là, un autre duo d’octogénaires (à moins que ce ne soit le même ?) s’est mis à dresser le bilan du film… en plein film. Et bien sûr à voix haute, comme tous les petits commentaires faits pendant le film, puisqu’ils s’entendent à peine parler. « Oh là là, c’est long quand même ». « Oui mais c’est triste surtout ! ».
Et là vous avez beau multiplier les « CHUT !!!!! », dans la mesure où ils n’entendent rien, ils continuent, et croyez moi, même certains spectateurs âgés y sont allés de leur « Chut ! » exaspéré.

Enfant, je me précipitais toujours vers le dernier rang de la salle, mon préféré pour voir un film. Avec le temps, je me suis peu à peu rapproché de l’écran, pour me projeter plus encore dans le film, réduire l’espace me séparant de l’histoire contée. Mais je pense qu’une part de moi en avait aussi assez de devoir supporter les commentaires continus et peu discrets de ces chères grands-mères et ces chers grands-pères, à qui il serait bien sûr cruel d’interdire l’accès aux salles. Mais bon sang, que ne donnerais-je pour qu’ils s’engagent à ne pas ouvrir la bouche (et ronfler pour certains…) pendant les deux heures que dure une projection !

2 commentaires:

Michael a dit…

Pire que des cailleras ces vieux du 8e !

Au Lincoln, ça m'est arrivé deux fois d'en entendre ronfler TRES FORT !!!! (et je crois qu'une fois c'était avec toi ;-)

David Tredler a dit…

Les ronflements c'est horrible aussi. Moi la dernière fois c'était à la Filmothèque du Quarter latin pour un film coréen, le vieux était assis juste à côté de moi. Je lui filais des coups de coudes, il se réveillait en me souriant et se rendormait 10 minutes plus tard !

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