jeudi 3 septembre 2009

La course à l'arnaque, ou comment rajouter une salle à son répertoire de spectateur


Ce qui est épuisant avec un retour de vacances, c’est que cela implique une soif de rattrapage pour compenser les trois semaines que l’on a pu passer loin de Paris. Quand je rentre de vacances, c’est toujours la même chose, je m’attèle vite à courir à travers Paris pour voir les films sortis pendant mon absence que je ne veux absolument pas rater. Bien sûr, je finis quand même par en laisser quelques uns de côté.

Cette année j’avais été bien prévoyant et nettoyé l’ardoise des films à voir avant de partir. Ce qui ne m’a pas empêché de me trouver avec une liste d’une quinzaine de films à rattraper. Une mission tout à fait surmontable lorsque l’on a le plus grand cinéma de Paris à deux pas de chez soi et des amis cinéphiles prêts à vous accompagner à quelques séances par-ci par-là.

Ce genre de mission de rattrapage a parfois aussi d’heureuses conséquences, comme ce fut le cas mardi soir pour l’opération « Dernière chance pour voir Une Arnaque Presque Parfaite ! ». Depuis le temps que j’arpente les salles parisiennes, il me semble parfois toutes les avoir fréquentées au moins une fois dans mon parcours de spectateur assidu. Or de temps en temps, je tombe sur un cinéma dont les sièges ne portent pas encore la trace de mon jean, et bizarrement, ça m’enchante. L’année dernière, la quête de Hamlet 2 m’avait conduit vers l’inconnu (de moi) L’Épée de Bois, où il s’était avéré que j’étais le seul à m’intéresser à ce film.

La semaine dernière, lorsque je suis rentré de vacances, j’étais persuadé d’être passé à côté d’Une arnaque presque parfaite. Quelle ne fût pas ma surprise lorsque j’ai découvert qu’il restait un cinéma à Paris à projeter le film de Rian Johnson, et qui plus est qu’il s’agissait d’une salle acceptant la carte illimitée que je n’avais jamais fréquenté auparavant, le Saint-Lazare Pasquier (celui qui a deviné tout seul que le cinéma se trouve du côté de la gare mérite un bon point).

Un petit cinéma à trois salles avec caissière presque sur le trottoir. Le film passait en salle 3, à l’étage, pour ses derniers moments à l’affiche dans la capitale française. Une petite salle qui ressemble bien à un ancien balcon d’une plus grande salle, transformé en salle supplémentaire. Quatre rangs de douze fauteuils, plus quelques fauteuils en rab’ en haut à gauche de la salle, le tout faisant face à un écran tout en largeur. Quatre personnes déjà installées au moment où je pénétrais dans la salle aux troisièmes et quatrièmes rangs (les deux derniers rangs quoi !). Moi qui déteste être trop loin de l’écran, dans une salle si petite avec un écran petit, je ne réfléchis pas longtemps avant d’aller m’installer confortablement au premier rang, en plein milieu de la rangée. Avec l’espèce de petite scène montant vers l’écran, c’est parfait pour étendre ses jambes tranquilles comme si j’étais sur mon canapé chez moi. J’ai suffisamment décrit pour que vous imaginiez la scène ?

Le film, dans lequel j’avais placé de beaux espoirs cinéphiles par amour pour le précédent (et premier) film du cinéaste Rian Johnson, Brick, s’est avéré sympathique mais relativement décevant par rapport à ce que j’en attendais. De bons acteurs (Mark Ruffalo, Adrien Brody), des personnages un peu tordus et attachants, mais finalement le scénario joue au malin avec insistance et s’étire trop pour vraiment m’emballer. Après la bouffée d’air enthousiasmante qu’était Brick, c’est un pas en arrière pour Johnson. Ce qui est dommage, d’autant que le film est traversé de beaux morceaux de cinéma, entre la folie douce-amère de Wes Anderson et l’humour noir d’Hal Ashby.

Mais au moins, ma curiosité cinéphile a été assouvie, et j’ai posé l’empreinte de mes fesses dans une salle de cinéma parisienne de plus. Il m’en reste de toute façon encore quelques unes à égrainer avant de toutes les connaître… et c’est tant mieux.

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