lundi 1 janvier 2018

Pourquoi j'ai aimé le cinéma en 2017

Ce qui fait la grandeur d’une année cinéma ne saurait se résumer à une liste de 10 films. Ce sont parfois des impressions plus larges, des films pas si grands que ça mais qui ont su toucher à un moment opportun, ou même des films plus anecdotiques mais dont un détail, ou une idée, ont pu le rendre plus mémorable qu’attendu. Alors tous les ans, j’aime rendre hommage à ces anecdotes, ces détails, ces impressions, ces moments qui ont contribuer à marquer mon année dans les salles obscures, ou autour d’elles…
Alors voilà pourquoi j’ai aimé le cinéma en 2017...

Parce qu'Ang Lee filme ses personnages les yeux dans les yeux.
Parce que Thierry Frémaux a l’art d’attirer notre regard sur les détails qui font le sel des films - même s’il abuse des superlatifs - dans “Lumière !”.

Parce que “Moonlight” et “Les figures de l’ombre” m’ont fait tomber amoureux de Janelle Monae.

Parce que ce sont des aquarelles qui prennent vie quand les contes du monstre se font entendre dans “Quelques minutes après minuit”.

Parce que j’ai vu “Police Fédérale Los Angeles”, “Barry Lyndon”, “Les aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin”, “Taipei Story”, “Excalibur” et “Kids Return” sur grand écran.
Parce que “The Fits” ne nous fait jamais quitter le centre où boxe et danse se côtoient.

Parce qu’il ne m’a fallu que quelques minutes et un embouteillage enchanté dans les artères de Los Angeles pour comprendre que “La La Land” allait m’emballer.
Parce que la séquence d’attaque nocturne, dans “Nocturnal Animals”, est longue, intense, angoissante, cauchemardesque. Et qu’Amy Adams est incandescente dans ce film.
Parce que M. Night Shyamalan est revenu à son meilleur.
Parce que j’ai enchaîné les deux Baahubali au Publicis à quelques jours d’intervalle.
Parce que j’ai vu “Bottle Rocket”, le premier long-métrage de Wes Anderson, sur grand écran, au Publicis, en présence de Wes Anderson qui a parlé du film et de sa carrière après la projection pendant près d’une heure.
Parce que j’ai vu 137 films coréens cette année. Mais la plupart, pas dans une salle de cinéma.
Parce que j’ai survécu à la projection de “Fences” de Denzel Washington, qui fut l’une des plus pénibles de ma vie. Et aussi à celle de “mother!”.

Parce qu’on ne dit jamais assez à quel point le cinéma de Kelly Reichardt est beau.
Parce que je ne suis pas allé voir “Justice League”.
Parce que “20th Century Women” m’a donné envie de traverser l’écran.
Parce qu’Alban Ivanov a débarqué dans le cinéma français. Et qu’en plus Toledano et Nakache l’ont associé à Vincent Macaigne.
Parce que j’ai aimé un film d’Aki Kaurimaski et un film d’Arnaud Desplechin, et que c’est rare.

Parce que j’ai découvert les coulisses de l’Opéra de Paris, de la Bibliothèque municipale de New York, d’un cinéma roumain et d’un hôpital psychiatrique.
Parce que je me suis perdu dans la jungle amazonienne avec Percy Fawcett, et que les images que James Gray m’a montrées resteront longtemps gravées en moi.


Parce que Zorro, c’est Esteban.

Parce que Florence Pugh est électrisante en Lady Macbeth.
Parce que deux films de Hong Sang-soo et deux films de Terrence Malick sont sortis en salles. Malheureusement il y a aussi eu deux Ridley Scott.
Parce que j’ai vu un film de super-héros italien, et qu’il n’a rien à envier aux films de super-héros hollywoodiens. En fait il était même mieux qu’eux, Jeeg Robot.
Parce qu’il y a le mec dont le téléphone fait pas mail dans “Problemos”.
Parce que Samuel L. Jackson lit avec force les mots de James Baldwin dans “I am not your negro”.
Parce que ce sont probablement quelque part deux nanars, mais moi j’ai trouvé ça assez fun, en fin de compte, “La Grande Muraille” de Zhang Yimou et “Le Roi Arthur” version Guy Ritchie. Si si.
Parce que j’ai rencontré l’égérie du cinéma indépendant coréen Kim Sae-byuk, et dîné avec l’acteur montant Lee Je-hoon.
Parce que je pourrai faire un billet entier de ce style sur la verve des personnages de “Free Fire” de Ben Wheatley.
Parce que la séquence de spectacle de la mi-temps dans “Un jour dans la vie de Billy Lynn” m’a retourné.
Parce qu’il y a quelque chose de fascinant et terrifiant dans le “Creepy” de Kyoshi Kurosawa.
Parce que “Chercher la femme” parvient à être drôle et fin sur un sujet casse-gueule.
Parce que Fares Fares a la classe en flic égyptien.

Parce qu’en quelques plans, Christopher Nolan rend limpide un schéma narratif audacieux.

Parce que je ne sais toujours pas vraiment quoi penser de ce monstre sexuel tapi dans l’ombre de “La région sauvage”.

Parce que c’est Steve Zahn qui donne vie à Bad Ape.

Parce que soudain, dans “A Ghost Story”, “I get overwhelmed” résonne.

Parce qu’Avril, c’est Emma Suarez.

Parce qu’on a eu droit à un Johnnie To sur grand écran cette année, et que ça devient trop rare.

Parce que “Lumières d’été” et “Dans un recoin de ce monde” m’ont propulsé à Hiroshima, dans la douleur et pourtant dans la beauté.

Parce que Nahuel Pérez Biscayart a déboulé sur grand écran et tout emporté sur son passage.

Parce que Kirk a fêté les 101.

Parce qu’il y a eu la semaine du 30 août, qui nous a apporté d’un seul coup “Wind River”, “Petit Paysan”, “Patti Cake$” et “Gabriel et la montagne”.

Parce que les frères Safdie m’ont montré que Robert Pattinson est peut-être un grand acteur.

Parce que “Faute d’amour” confirme (une fois de plus) que Zviaguintsev est un sacré cinéaste.

Parce que je n’avais pas envie d’une suite à “Blade Runner”, mais Denis Villeneuve m’a fait changer d’avis.

Parce que j’étais énervé que “120 battements par minute” n’ait pas eu la Palme, mais après j’ai vu “The Square”, et mon énervement a disparu.

Parce qu’on croise ceux qui ont connu Gabriel avant que celui-ci aille se perdre en montagne.


Parce que Steven Soderbergh a engagé Daniel Craig pour jouer Joe Bang.

Parce qu’Albert Dupontel fait du cinéma.

Parce qu’Eric Caravaca nous a raconté l’histoire de sa famille.

Parce que le tennis, finalement, ça peut être cinématographique.

Parce que le Festival du Film Coréen à Paris a fêté la 12ème. Et que j’ai hâte de participer à la préparation de la 13ème.

Parce que Joachim Trier est retourné en Norvège.

Parce que Coco attend toujours le retour de son papa.

Parce que Bruno Sanches joue tous les lutins de Santa. Parce que John C. Reilly le mouton dit “You wash, I dry”, et que s’ensuit un étrange ballet sensuel de nettoyage auto avec koala en slip de bain et mouton dans “Tous en scène”.

Parce que Jack Black joue très bien l’adolescente populaire paumée dans la jungle.

Parce que j’ai pu voir Okja et Colossal sur grand écran grâce à Emma et Aurélien. Merci les amis.

Parce que Patti Cake$ fait participer sa grand-mère.

Parce que j’ai vu “The Endless” et “Tigers are not afraid” au PIFFF.

Parce que j’ai vu une troisième fois sur grand écran “Memories of Murder” de Bong Joon-ho.

Parce que j’ai vu des films venus de 28 pays différents.

Parce que le fantôme de Casey Affleck veut lire ce que Rooney Mara a écrit sur ce petit bout de papier coincé dans le mur.

Parce que dès que je le peux, je vais voir un film au Publicis ou au Max Linder plutôt que dans un autre cinéma.

Parce qu’Harry Dean a eu droit à un premier rôle.

Parce que Sebastian et Mia échangent ce sourire plein de tristesse quand elle sort de Sebastian’s.

Parce que j’ai écouté le conseil de Jean-Paul “Plastic Man” et que je suis allé voir “The Master” à la Cinémathèque. Ou plutôt “Le Mastère”, avec l’accent de Jean-Paul. Merci Jean-Paul.

jeudi 12 janvier 2017

Mes films préférés de 2016 sont...


Si je ne peux résister chaque mois de janvier à l’envie de dresser la liste de mes films préférés de l’année écoulée, il m’est toujours aussi difficile de me cantonner à la limite arbitraire d’une liste de 10 films. Cette année plus que les autres encore (en tout cas depuis longtemps), beaucoup d’autres films méritent d’être mentionnés.
J’ai vécu l’année cinéma 2016 comme une grande année, et le nombre de coups de coeur n’a cessé de s’allonger au fil des mois. Je m’en rends bien compte lorsque je vois le nombre de films chers à mon coeur que je n’ai pas pu faire tenir dans ce Top 10. “Midnight Special”, “Le garçon et la bête”, “Manchester by the sea”, “Demolition”, “Juste la fin du monde”, “Kaili Blues”, “Carol”, “Zootopie”, “Diamant noir”, “Anomalisa”, “Love & Friendship”, “La tortue rouge”, “Brooklyn”, “Fais de beaux rêves” ou “Mistress America” auraient probablement pu figurer dans un de mes tops une autre année.
Mais voici les 10 que j’ai retenus parmi ceux sortis en salles en France en 2016.

1. Les 8 Salopards
Je n’avais pas ressenti une telle jubilation devant un film de Quentin Tarantino depuis “Pulp Fiction”. Personnages diablement écrits, dialogues au diapason, mise en scène explosive, “Les 8 salopards” a été un régal de chaque instant pour moi. La jubilation faite film. Le film de Tarantino est une montagne russe cinématographique qui repose entièrement sur les bases du cinéma : des personnages, des séquences, des dialogues. Peu de cinéastes sont capables d’écrire des scènes aussi longues avec une telle intensité et un cadre aussi simple qu’une poignée de personnages dans un lieu quasi clos. Et d’être capable, entre les lignes, de parler de l’Amérique contemporaine. Ça, c’est du cinéma.

2. Les délices de Tokyo J’ai souvent eu du mal à entrer dans le cinéma de Naomi Kawase. Ma surprise fut grande de sortir aussi bouleversé de son nouveau film, qui pourtant dans son premier acte semblait annoncer une oeuvre d’une douce simplicité, mais qui à mesure que son récit avance progresse vers une profondeur confondante. C’est la grâce et l’émotion qui dominent cet immense film sur la vie qu’est “Les délices de Tokyo”. Un film qui utilise les silences avec une précision incroyable, et tisse des instants de cinéma sensoriels et poétiques.
3. Premier contact Denis Villeneuve n’a pas cessé de me surprendre. Le réalisateur québécois a le don de m’électriser, après “Incendies” et “Prisoners” qui eux aussi figuraient en leur temps parmi mes préférés de l’année, et les non moins excellents “Enemy” et “Sicario”. Ici, il dresse un superbe portrait de femme en déjouant nos attentes d’un film de SF. Comme toujours, Villeneuve maîtrise à la perfection l’intangible. Il utilise les ellipses et les moments de silence, sans dialogues, comme peu de cinéastes savent le faire, pour tisser un film sur le temps, et comment celui-ci anime notre rapport au monde, et aux autres.

4. Toni Erdmann
Je n’ai toujours pas réussi à déterminer si le film de Maren Ade est une comédie triste ou un drame hilarant. Il est pourtant si rare de se trouver, comme devant “Toni Erdmann”, rire autant que pleurer dans un même film. Je ne comprendrai jamais comment un film si ambitieux, si observateur, si juste, si tendre, si féroce a pu repartir de la compétition cannoise sans le moindre prix. Qu’importe, le plus important, c’est que la réalisatrice nous ait offert un si grand film sur la vie, et la nécessité d’insuffler de la joie dans le quotidien de ceux qui ne parviennent pas à en mettre par leurs propres moyens. Mon coeur a tressauté de bonheur et d’émotion grâce à Toni Erdmann.

5. Un jour avec, un jour sans
Je sais ce que vous allez me dire, vous qui n’aimez pas Hong Sang-soo. “Mais non, il fait toujours le même film !”. Pourtant si ses films se ressemblent parfois, ne voir que des copies conformes d’un film à l’autre c’est nier l’art narratif du cinéma. Car HSS est bien un artiste de la narration, et il le prouve, peut-être plus que jamais, avec “Un jour avec, un jour sans”. Il creuse de film en film son talent de conteur qui n’a pas beaucoup d’équivalent dans le cinéma contemporain. Ici, à la manière d’Alain Resnais avec Smoking et No Smoking, mais en un seul film, HSS suit deux fois les mêmes personnages dans les mêmes situations, mais en tire deux récits bien différents, déambulations tantôt comiques, tantôt poignantes. Du grand cinéma.

6. Aquarius
Kleber Mendonça Filho confirme, après “Les bruits de Recife”, quel grand cinéaste il est déjà. Qui, cette année, a mieux filmé que lui le temps qui passe et s’insinue dans les sentiments des hommes et des femmes, d’une douce mélancolie au renforcement des caractères ? Personne. Dès le premier acte, on devine que l’on est embarqué dans un film qui va laisser des traces. Dès la jeunesse de cette femme belle et charismatique, que l’on va suivre ensuite à l’automne de la vie. C’est un magnifique portrait de femme, comme beaucoup des meilleurs films de l’année, et c’est un rôle inoubliable pour Sonia Braga, qui méritait un Prix d’interprétation à Cannes pour ce beau film lui aussi injustement oublié.

7. Comancheria
L’un des portraits de l’Amérique les plus forts de l’année est réalisé par un cinéaste britannique, David MacKenzie. Qui plus est, il utilise un genre américain par excellence, le western (certes moderne). “Comancheria” appelle à lui un pan classique du cinéma, avec cowboys, indiens et hors-la-lois, pour mieux parler de l’Amérique de 2016 entre amertume, colère et danger. Traversé de touches de bonhomie qui rendent le film particulièrement humain, “Comancheria” trace son chemin, bourru et attachant à l’image des acteurs Jeff Bridges et Ben Foster, et nous touche au plus profond.
8. The Strangers Les deux courses-poursuites urbaines que sont “The Chaser” et “The Murderer” ne nous avaient pas préparés à ce monstrueux 3ème film de Na Hong-jin. Une ambition folle se cache derrière un point de départ qui semble simple : un inspecteur enquête sur les phénomènes étranges qui se produisent dans sa petite ville de campagne. De là part une oeuvre phénoménale sur bien des plans, examinant la difficulté de combattre le mal lorsqu’il affiche un visage trop similaire au bien. Mise en scène, jeu d’acteur, atmosphère, “The Strangers” épate et nous offre des morceaux de cinéma dantesques. 

9. Elle Après 10 ans d’attente, Verhoeven débarque en France sans rien avoir perdu de sa verve et de sa perversité cinématographique jubilatoire. Tout dans le comportement des personnages de “Elle” est pensé pour pousser le spectateur à se poser des questions sur son prochain, sans jamais l’installer dans une zone de confort, sinon par l’humour ravageur qui se dégage de certaines situations, une forme de grotesque qui n’est parfois qu’une exagération de la nature humaine. C’est drôle, pervers, dérangeant, amoral, électrique. Et Verhoeven y distille, pour couronner le tout, une angoisse latente, une atmosphère étrange qui naît de l’union de son savoir-faire évident et des codes esthétiques du cinéma français. Un boulet de canon dans le cinéma.


10. Everybody wants some !
Être cool et émouvant, sur le papier, ça ne paraît pas évident, pourtant le film de Richard Linklater est la coolitude incarnée, et il apporte tellement plus qu’une simple tranche d’humour que c’en est presque insolent. Le tour de force du film, surtout pour un public qui n’a jamais connu la vie sur un campus américain dans les années 80, c’est de nous rendre nostalgique de quelque chose que l’on a pas connu, de nous transporter dans un état de grâce jamais expérimenté. Il donne vie à ses personnages avec une force jubilatoire, et insuffle en nous un état d’esprit délicieux. Une joie que l’on voudrait voir transpercer l’écran. Qui l’a transpercé, en fait.

vendredi 30 décembre 2016

Pourquoi j'ai aimé le cinéma en 2016

Une année de plus s’est écoulée. Avec elle, de nombreux films, de nombreux festivals, de nombreux spectateurs, de nombreuses salles… Tant de choses qui ne peuvent se résumer avec une simple liste des meilleurs films de l’année (qui va bientôt suivre...). Parce qu’il y a beaucoup d’autres choses, grandioses, amusantes ou anecdotiques, qui ont fait que j’ai aimé le cinéma en 2016. Alors, pourquoi ai-je aimé le cinéma en 2016 ?

Parce que le thème musical de “Carol” de Todd Haynes par Carter Burwell m’a déchiré le coeur, à chaque fois qu’il résonnait dans la salle.
Parce que la Cinémathèque a fait une rétro Hou Hsiao Hsien.
Parce que Charlotte Rampling est remarquable, dansant malgré le dégoût, dans les bras de Tom Courtenay, dans “45 ans”.
Parce que parfois, moins il y a de dialogues, mieux c’est (“The Assassin”, “La Tortue Rouge”, “Steel Flower”...).

Parce que Stanley Tucci est génial dans “Spotlight”.

Parce que “El Clan” m’a glacé le sang.

Parce que les 2 Thomas ont eu droit à leur long-métrage.

Parce que “La maison où j’ai grandi” de Françoise Hardy va tellement bien avec “Préjudice”.

Parce que Cornel ratisse le jardin avec son détecteur de métaux avec tant de science qu’il en devient comique dans “Le trésor”.

Parce qu’on a ENFIN pu voir “Midnight Special” de Jeff Nichols, et que ça valait le coup d’attendre.

Parce que Jung Jae-young est irrésistible dans l’irrésistible “Un jour avec, un jour sans” de Hong Sang-soo.

Parce que “The Finest Hours” a l’élégance d’un film d’un autre temps.
Parce qu’il faudrait un post à part entière pour lister tout ce qu’il y a de génial dans “Zootopie” (bon allez, je cite quand même le petit fennec à la voix de gangsta).

Parce qu’on ne dit pas assez à quel point Domhnall Gleeson campe la dignité mieux que personne, dans “The Revenant”, et surtout dans “Brooklyn”.
Parce que Philippe Laudenbach raconte en longueur ses souvenirs de Giscard dans “Des nouvelles de la planète Mars”.

Parce que “Peur de rien” cite judicieusement Pascal et Marivaux.

Parce que Robert Sheehan vole toutes les scènes dans lesquelles il apparaît dans “Moonwalkers”.

Parce que j’ai presque l’impression d’avoir vu le Dune d’Alejandro Jodorowsky.

Parce que John Goodman est monstrueux dans “10 Cloverfield Lane”. Dans tous les sens du terme.

Parce que les cinéastes coréens sont à l’aise dans le train, que ce soit pour filmer une horde de zombies (“Dernier train pour Busan”) ou des flics pourchassant des résistants (“The Age of Shadows”).

Parce que tout est plus beau lorsque résonne dans une salle de cinéma la chaude voix de Nina Simone.

Parce que je n’ai pas vu venir le twist de “Remember”.

Parce que Frederick Wiseman m’a fait découvrir le Queens.

Parce que je ne m’étais pas retrouvé dans la même salle que “l’homme qui rit” depuis longtemps, ce bonhomme à chapeau rose et nombreux sacs qui erre continuellement aux Halles. C’était pour “Joyeux bordel”, et il n’a ri de son rire caractéristique qu’une seule fois.

Parce qu’André Téchiné m’a donné envie d’avoir 17 ans de nouveau.

Parce qu’il y a un plan-séquence incroyable dans “Kaili Blues”.

Parce que je tombe décidément amoureux de Vimala Pons à chaque film où elle apparaît, de la Bretagne jusqu’à la jungle sud-américaine.
Parce que je ne pensais pas que Sacha Baron Cohen oserait la scène éléphantesque.

Parce que ça faisait longtemps que je n’avais pas vu Shah Rukh Khan sur grand écran.

Parce qu’il y a un peu de “Dark City” dans “Gods of Egypt”.

Parce que deux films m’ont fait pleurer à chaudes larmes, “Les délices de Tokyo” et “Premier Contact”.

Parce que j’avais tellement envie de me plonger dans ce temps de joie et d’insouciance que dépeint Richard Linklater dans “Everybody wants some” que l’écran me gênait.

Parce qu’en plus du “Voyage au Groenland”, on a pu voir Thomas Scimeca dans “Apnée” et Thomas Blanchard dans “Préjudice”.

Parce que la rencontre entre Alice et le vieux monsieur est magnifique dans “Hana et Alice”.

Parce que le réalisateur de “Men & Chicken” s’est incrusté sur l’affiche de son film.

Parce que franchement, “Warcraft” moi j’ai bien aimé.

Parce que j’ai vu Kyle Chandler chez Todd Haynes et Kenneth Lonergan.

Parce que Gabi, le cousin de Rocco, mériterait un documentaire à lui tout seul.

Parce que Paul Verhoeven a réalisé un film drôle, pervers, dérangeant, amoral et électrique. Et qu’on en attendait pas moins de lui, finalement.

Parce que “La loi de la jungle” est une ode à l’absurde.
Parce que Kirk Douglas est toujours là. Parce que Gerald monte sur son rocher, même si ce n’est que pour quelques instants.
Parce que le Woody Allen 2016 est un bon cru.

Parce que non seulement j’ai vu 4 films roumains, mais que je les ai tous aimés.

Parce que Ralph Fiennes et Ryan Gosling devraient faire plus de comédies.

Parce que Sir James Martin théorise sur les petits pois dans “Love & Friendship”.
Parce qu’Esteban est à l’accueil de la piscine de Montreuil dans “L’Effet Aquatique”.

Parce que “The Strangers” contient l’une des scènes d’exorcisme les plus grisantes que le cinéma ait jamais connu.

Parce que Michael Shannon était né pour jouer Elvis.

Parce que j’étais persuadé que je n’aimerais pas “Juste la fin du monde”. Et que je me suis trompé.

Parce que j’ai vu un film catastrophe norvégien.
Parce que j’ai vu “Dernier train pour Busan” le soir de sa première mondiale, dans la grande salle Lumière du Palais des Festivals à Cannes, en séance de minuit, assis quasi juste derrière l’équipe du film.
Parce que “Le fils de Jean” est d’une pudeur désarmante.

Parce que même si “Nocturama” est vain, c’est ce que j’ai préféré de Bonello depuis… depuis… depuis toujours en fait.

Parce que j’ai testé le cinéma en Suède.
Parce que le temps passe, mais Kurt Russell reste incroyablement cool.
Parce que j’ai survécu à “Eternité” de Tran Anh Hung.

Parce que l’ouverture de “Juste la fin du monde” sur “Home is where it hurts” de Camille est éblouissante.

Parce que le temps s’écoule et les êtres vieillissent dans “Aquarius”. Parce que Noah Baumbach m'a fait découvrir Lola Kirke.
Parce que ça faisait des années que je n’avais pas vu Steve Zahn sur grand écran, merci “Captain Fantastic”.
Parce que Todd Solondz a placé un intermède musical country au milieu du “Teckel”. “Weiner Dog”, ou la chanson et les images qui te restent dans la tête pendant des jours.

Parce que je suis sorti de “Sing Street” en chantant.

Parce que Thomas ne veut jamais goûter les spécialités culinaires du Groenland. Alors Thomas (l’autre) se dévoue.

Parce que Park Chan-wook ne m’avait pas autant emballé depuis sa trilogie de la vengeance.


Parce que cette année Christophe Lambert a fait le grand écart entre les frères Coen… et le Palmashow.

Parce que le Festival de Cannes a offert l’une des plus belles compétitions de films depuis longtemps… même si tous les beaux films sont repartis bredouilles.

Parce que le cinéma d’animation m’a ébloui cette année. “Le garçon et la bête”, “Anomalisa”, “La tortue rouge”, “Louise en hiver”, “Ma vie de courgette”, “Zootopie”. Et Gerald.
Parce que personne n’a dit, ni à Robert Zemeckis, ni à Brad Pitt, que le niveau de français de ce dernier rendait totalement improbable, et impossible, que quiconque le prenne pour un français, ou même un québécois. Cela nous a offert quelques beaux fous rires.

Parce que l'amerrissage de Sully nous scotche à notre fauteuil.

Parce que l’orgie de saucisses, de pains, de bagels et autres produits du supermarché a pu avoir lieu sur grand écran en France.

Parce que la musique de Max Richter n’a jamais été si belle que dans “Premier contact”.

Parce que “Rogue One” est ce qui est arrivé de meilleur à Star Wars depuis 1980.

Parce que comme “Gerry”, “Gone baby gone” et “L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford” l’avaient déjà montré, Casey Affleck est un grand acteur.

Parce que “Steve Jobs” a prouvé que faire un bon biopic, c’est possible.

Parce que L’Etrange Festival a eu la bonne idée de projeter “Wet woman in the wind”, un “roman porno” japonais absolument divin.

Parce qu’il y a quelque chose d’ensorcelant dans “Diamant Noir”.
Parce que j’ai vu “The Thing” en version restaurée dans la grande salle du Publicis. Et “La ligne rouge” dans la grande salle du Gaumont Fauvette. Et “Les fleurs de Shanghai” dans la salle Langlois de la Cinémathèque. Et tant d’autres reprises encore. Parce que personne ne filme Kristen Stewart comme Olivier Assayas.
Parce que j’ai vu des films roumains, suédois, coréens, canadiens, irlandais, chinois, espagnols, philippins, brésiliens, polonais, belges, danois, allemands, français, japonais, colombiens, iraniens, australiens, jordaniens, singapouriens, norvégiens, vietnamiens, indiens, italiens, taïwanais, mexicains, argentins, cambodgiens et britanniques.

Parce que Jean-Paul “Plastic Man” m’a chaudement recommandé d’aller voir “The Master” à la Cinémathèque en janvier. Je compte bien suivre sa recommandation.

Parce que “Les 8 Salopards” se clôt sur “There won’t be many coming home” de Roy Orbison. Et qu’un an plus tard, la chanson me trotte encore dans la tête...
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